Rome, capitale de l’Empire, avait une importante communauté juive au sein de laquelle se forma progressivement, enrichie par l’arrivée d’immigrants appartenant à la religion nouvelle, une communauté chrétienne, constituée par des Hébreux et par des païens convertis. Paul écrit sa lettre aux uns et aux autres, fidèle à sa pensée selon laquelle le messie Iéshoua‘ a effacé les frontières qui séparent les hommes et les peuples.
Rome était le point de mire vers lequel se tournaient les regards de tous les hommes concernés par les problèmes politiques et religieux de leur siècle. Paul souhaitait depuis longtemps s’arracher à l’Asie pour, dépassant les frontières de l’Achaïe, se rendre en Occident et jusqu’en Espagne, espérait-il. C’est ainsi que, se trouvant à Corinthe, vers l’an 58, il écrit cette lettre pour préparer les Romains à sa visite.
Voici son plan :
Ajoutons ici que certains commentateurs ont cru voir dans le chapitre 16 une lettre adressée à la communauté d’Éphèse. Ce chapitre aurait été annexé à un exemplaire de la lettre aux Romains recopiée à l’intention des Éphésiens.
La pensée paulinienne est si riche, si dense dans son expression qu’on ne saurait la résumer sans la trahir. La lettre aux Romains a joué un rôle décisif dans le développement de la dogmatique chrétienne. Augustin en fait son arme principale dans sa polémique antipélagienne ; Luther et Calvin s’appuient sur elle pour attaquer en ses assises une certaine théologie chrétienne. De nos jours, le commentaire qu’en a donné Karl Barth a ouvert de nouvelles perspectives à la pensée chrétienne. Neuves demeurent les analyses que Paul propose sur les rapports de la misva et de l’adhérence à IHVH-Adonaï ainsi que sa vision du procès d’un salut universel ayant pour nœud la nécessaire réconciliation d’Israël et des nations.