Le nom de Mikha (Michée) signifie « Qui est comme Yah? » L’inspiré est originaire de Morèshèt-Gat, près de Lakhish, et donc en Juda. Il vit à l’époque troublée des rois Jotam, Achaz et Ezéchias. Ce jeune contemporain d’Isaïe fut sans doute le témoin horrifié de la campagne d’Ashour contre Gat et Ashdod (733). Il a vu la chute de Shomrôn (Samarie) et l’exil imposé au royaume du Nord (722). Il faut relire 2 R 20-22 pour mieux comprendre la signification des harangues de Michée et voir dans quelles circonstances son génie se donne libre cours.
Les sept chapitres de l’ouvrage comportent trois thèmes majeurs: le premier est celui d’une mise en accusation d’Israël (ch. 1-3); le deuxième fait contrepoint et annonce ce que sera « l’après-des-jours »: le châtiment des nations et le règne de Siôn (4-5); le thème final, enfin, marie les menaces aux paroles de réconfort et d’espoir (6-7).
Sur la haute cime où il se situe, Michée s’écriait, voici vingt-huit siècles et il faisait en cela écho à la pensée d’Isaïe : Ils casseront leurs épées en socs, leurs lances en serpes. Ils ne porteront plus l’épée, nation contre nation et n’apprendront plus la guerre (4,3). Cri de poète ? Chacun sait aujourd’hui que cet ordre prophétique conditionne très précisément la survie des mondes.