Les trois lettres de Jean forment, avec l’Apocalypse et le quatrième évangile, le « corpus johannique », bien différent des synoptiques et du corpus paulinien.
Chacune de ces lettres fut écrite pour relever un défi particulier à l’autorité ou aux enseignements de leur auteur, probablement à l’intérieur des communautés d’Asie Mineure. Elles visent des opposants dont l’identité n’est pas clairement définie, gnostiques ou docètes. Jean leur répond, bien enraciné dans les traditions hébraïques et fort de son expérience personnelle de l’illumination messianique.
La première lettre défie toute analyse rigoureuse de son plan. Elle prolonge la méditation théologale du prologue et de l’épilogue de l’Évangile de Jean et traite des thèmes suivants :
Cette lettre constitue à elle seule un traité de l’amour divin. Les thèmes de la lumière et des ténèbres, du monde condamné soumis au démon, l’absolue nécessité d’observer les misvot de IHVH-Adonaï et de son messie, la doctrine des deux esprits, ne sont pas sans une étroite parenté avec certains manuscrits de Qumrân. L’essentiel réside dans l’incarnation de l’amour et de la justice.