Les inspirations de ce contemporain d’Aggée sont légèrement postérieures à celles de ce dernier: d’après les données fournies par le livre lui-même, elles couvriraient l’époque qui va de novembre 520 à décembre 518. Mais cette datation ne vaut que pour les huit premiers chapitres. De l’avis général des critiques, en effet, les chapitres 9 à 14 ne sont pas de la même veine. Leur origine, leur composition et leur date ont donné lieu à des discussions qui ne semblent pas près d’être terminées.
La première partie du livre, au contraire, offre une très grande unité. Elle est faite de huit visions rapportées en un style dru, sec, atteignant parfois à un réel lyrisme à force de sobriété. Ces visions décrivent la nuit de l’avenir, percée par l’apparition du messager de IHVH-Adonaï, dans les paroles duquel l’inspiré tente de lire le destin de son peuple. Cette partie du volume s’achève sur un beau poème qui annonce le salut messianique: à Israël de garder la vérité, la paix, la justice, la droiture, et de fuir tout ce que hait IHVH-Adonaï. C’est de cette manière seulement que la gloire reviendra à Sion, de nouveau habitée par IHVH-Adonaï.
Les visions de Zacharie forment une transition entre la sobre prédication des inspirés classiques et le déferlement des grandes apocalypses.
La deuxième partie du livre commence en reprenant un thème classique: cclui du châtiment des nations et du rétablissement d’Israël. Vient ensuite l’allégorie des pâtres (11,4-7), reprise en 13, 7-9, qui fait sans doute allusion à des faits connus des contemporains, mais dont le sens précis nous échappe. Le chapitre 12 est fait de deux oracles de caractère eschatologique, annonçant, l’un la renaissance de Iehouda et d’Israël, l’autre la destruction des nations ennemies et le cri de deuil du pays. Le dernier chapitre a pour objet l’attaque et la prise de Jérusalem par les nations. IHVH-Adonaï sortira alors et combattra victorieusement celles-ci. Ce sera la fin des temps, et Jérusalem connaîtra une gloire et une richesse jamais égalées.