À mesure que la critique biblique progresse, Ioél (« Yah est Él »?) se rapproche de nous dans le temps. On a vu en lui un contemporain de Yoash (Joas), roi de Juda (835-802), puis de Yoshiyahou (Josias) (639-609). L’accord semble se faire sur une date encore plus récente: Joël se situerait après la mort de Néhémie, vers 400 ou même 350; en tout cas avant le règne d’Alexandre le Grand (336-323) et la diffusion de l’hellénisme parmi les Hébreux.
Sa langue est simple, ses mots constamment concrets. S’il fait usage de la parabole ou de l’allégorie, la rigueur de son vocabulaire est toujours très grande. Il est difficile de dire si ses deux premiers chapitres décrivent des criquets comparés aux nations ou des nations comparées aux criquets; mais on se trouve en présence d’une précision toute technique quand il parle du gazâm, de l’arbè, du ièlèq et du hassil, c’est-à-dire du criquet considéré aux quatre stades de son évolution.