Cette lettre s’adresse aux chrétiens de Colosses, une ville que Paul n’avait jamais visitée, bâtie à quelque cent cinquante kilomètres à l’est d’Éphèse. L’authenticité de cette lettre fut mise en question par la critique du XIXe siècle pour les mêmes raisons qui firent douter de l’origine paulinienne de la lettre aux Éphésiens : langue, style, choix des mots, caractère de la christologie. Les exégètes tendent à expliquer ces faits par l’intervention d’un secrétaire de Paul qui dut user d’une certaine liberté dans la rédaction de ce texte (voir 4,18).
La lettre se divise ainsi :
L’objet principal de la lettre est de combattre une erreur qui compromettait l’unité de la communauté chrétienne de Colosses. Paul n’y fait que des allusions sans jamais définir clairement une situation bien connue de ses correspondants. On a pensé qu’il s’agissait d’un syncrétisme gnostique, d’une tendance à imposer aux convertis d’origine païenne l’observance des misvot de la Tora (2,11-23), d’un ascétisme exagéré ou de la quête d’une philosophie d’essence païenne ou d’un ésotérisme marginal chez les Hébreux : la variété de ces hypothèses donne la mesure de l’incertitude de nos connaissances.