Sephanyah (« Yah a caché », ou « Yah a protégé ») est un contemporain d’Habaquq. Il écrit et parle quelques années avant lui. Entre les deux ouvrages, un événement de taille: la réforme de Josias (622). C’est sous le règne de celui-ci qu’a vécu l’inspiré. Juda est affaibli. Israël, le peuple frère, est effacé de la carte depuis un siècle et, dans le royaume du Sud, le long règne de Menashè (Manassé) (699-645) a marqué la décadence du monothéisme. Les Hébreux ont adopté les idoles et les mœurs des puissants Assyriens. Depuis Michée (vers 722), aucune voix prophétique ne s’est élevée. L’insécurité est grande. C’est parmi les menaces qui planent sur le pays à l’intérieur et à l’extérieur que s’élève la grande voix de Sophonie.
La première partie du volume (1,1 à 2,3) annonce le jour de IHVH-Adonaï, celui où les coupables seront châtiés, tous ensemble, avec la création, solidaire des crimes des hommes. Il est urgent de chercher la justice et de retourner vers le Créateur des ciels et de la terre. La deuxième partie (2,4 à 3,8) contient de violentes diatribes contre diverses nations voisines d’Israël. Puis c’est la charge fameuse contre les chefs de la nation et contre la ville contaminée, Jérusalem. Le livre s’achève sur la vision réconfortante du retour des nations à IHVH-Adonaï et sur le splendide chant d’allégresse de Sion.
Le message de Sophonie est visiblement inspiré par la prédication d’Isaïe qui, un siècle auparavant, dénonçait l’idolâtrie. Il reprend les incantations d’Amos, qui avait, le premier, semble-t-il, annoncé le jour de IHVH-Adonaï la manière dont ce thème, le Dies irae, est ici traité, reste inoubliable. Mais, au-delà de la nuit, Sophonie annonce l’aube, la gloire future de son Elohîms et de son peuple.