En face des huit courts chapitres et des 165 versets de ces lettres, attribuées à Petros (Pierre), le pêcheur de Galilée devenu le premier des papes, les exégètes ressentent, une fois de plus, combien leur science s’avance sur des rives incertaines au seuil de leurs ignorances. Émouvantes à cause de l’autorité de leur signataire et de leur contenu, elles ne cessent de poser d’insolubles problèmes. En fait, nous ne savons rien de certain sur la date ni sur l’origine exacte de ces deux textes dont l’influence fut cependant constante sur les développements de la théologie chrétienne.
La première lettre est adressée à des communautés situées en Asie Mineure. Ses développements prennent la forme d’une homélie dont voici les thèmes majeurs :
Au-delà de l’homélie, l’auteur vise à avertir ses lecteurs de l’imminence du retour en gloire de Iéshoua‘, le messie crucifié. Invisible, il n’est cependant jamais loin de ceux qui s’attendent à son découvrement, à son apocalypse. L’homme qui écrit ce texte brûle visiblement d’un ardent amour pour celui dont le retour marquera la fin et le salut du monde.
La critique est partagée sur l’origine et la datation de la deuxième lettre : certains pensent qu’elle fut rédigée en 61 ou 62 tandis que d’autres la datent de 80-90 ou même de 125. En se fondant sur les différences de pensée, de style, de vocabulaire, des critiques attribuent les deux lettres à des auteurs différents, la deuxième étant un écrit pseudépigraphique mis sous le nom de l’apôtre Pierre, selon un usage fréquent dans l’Antiquité.