Jean 11
André Chouraqui

Èl’azar

1 Quelqu’un est malade : Èl’azar, de Béit-Hananyah, le village de Miriâm et de Marta, sa sœur.
2 Miriâm est celle qui a enduit l’Adôn de parfum et lui a essuyé les pieds avec ses cheveux. C’est elle dont le frère Èl’azar est malade.
3 Les sœurs, donc, lui envoient dire : « Adôn, voici, celui que tu aimes est malade. »
4 Iéshoua’ entend et dit : « Cette maladie n’est pas pour la mort, mais pour la gloire d’Elohîms, afin que, par elle, le fils d’Elohîms soit glorifié. »
5 Iéshoua’ aime Marta, et sa sœur, et Èl’azar.
6 Mais quand il entend qu’il est malade, il reste encore deux jours au lieu où il est.
7 Après quoi il dit alors à ses adeptes : « Allons de nouveau en Iehouda ! »
8 Ses adeptes lui disent : « Rabbi, maintenant les Iehoudîm cherchent à te lapider, et tu vas là de nouveau ? »
9 Iéshoua’ répond : « Le jour n’a-t-il pas douze heures ? Si quelqu’un marche le jour, il ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de cet univers.
10 Mais si quelqu’un marche de nuit, il trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. »
11 Il dit cela, et ensuite il leur dit : « Èl’azar, notre ami, est endormi ; mais je vais le tirer de son sommeil. »
12 Les adeptes lui disent donc : « Adôn, s’il est endormi, il sera sauvé. »
13 Iéshoua’ avait parlé de sa mort, mais ils croient, eux, qu’il parle de l’endormissement du sommeil.
14 Alors Iéshoua’ leur dit en clair : Èl’azar est mort ;
15 et à cause de vous j’ai le chérissement de n’avoir pas été là, pour que vous adhériez. Mais allons vers lui » !
16 Toma, dit Didymos - le Jumeau - dit aux coadeptes : « Allons, nous aussi, pour mourir avec lui ! »
17 Iéshoua’ vient donc et le trouve depuis quatre jours déjà au sépulcre.
18 Béit-Hananyah est proche de Ieroushalaîm, à environ quinze stades.
19 Beaucoup de Iehoudîm sont venus chez Marta et Miriâm, les réconforter pour leur frère.
20 Marta, donc, quand elle entend que Iéshoua’ vient, sort à sa rencontre. Miriâm est assise à la maison.
21 Marta, donc, dit à Iéshoua’ : « Adôn, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort !
22 Même maintenant, je le sais : tout ce que tu demanderas à Elohîms, Elohîms te le donnera. »
23 Iéshoua’ lui dit : « Ton frère se relèvera. »
24 Marta lui dit : « Je sais qu’il se relèvera au relèvement, le dernier jour. »
25 Iéshoua’ lui dit : « Moi, je suis le relèvement et la vie. Qui adhère à moi, même s’il est mort, vivra ;
26 et tout vivant qui adhère à moi ne mourra jamais en pérennité. Adhères-tu à cela ?
27 Elle lui dit : « Oui, Adôn, j’adhère : tu es le messie, Bèn Elohîms, celui qui vient dans l’univers. »
28 Elle dit cela, et s’en va appeler en secret Miriâm, sa sœur. Elle dit : « Le Rabbi est là. Il t’appelle. »
29 Quand elle l’entend, elle se réveille vite et vient à lui.
30 Alors Iéshoua’ n’était pas venu au village, mais il était encore au lieu où Marta l’avait rencontré.
31 Les Iehoudîm qui étaient avec elle dans la maison pour la réconforter voient donc que Miriâm s’est relevée en hâte et qu’elle est sortie. Ils la suivent. Ils croient qu’elle va au sépulcre pour y pleurer.
32 Miriâm, donc, quand elle vient où est Iéshoua’, le voit. Elle tombe à ses pieds et dit : « Adôn, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ! »
33 Iéshoua’, donc, la voit pleurer, et pleurer les Iehoudîm qui viennent avec elle. Il frémit sous le souffle, se trouble en lui-même
34 et dit : « Où l’avez-vous déposé ? Ils lui disent :  «Adôn, viens et vois » !
35 Iéshoua’ pleure.
36 Les Iehoudîm disent donc : « Voyez comme il l’aimait ! »
37 Mais certains d’entre eux disent : « N’aurait-il pas pu, lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, faire aussi que celui-là ne meure pas ? »
38 Iéshoua’ frémit donc à nouveau en lui-même. Il vient au sépulcre ; c’est une grotte, avec une pierre posée dessus.
39 Iéshoua’ dit : « Enlevez la pierre. » Marta, la sœur du mort, lui dit : « Adôn, il pue déjà ; oui, il a quatre jours. »
40 Iéshoua’ lui dit : « Ne t’ai-je pas dit que si tu adhères, tu verras la gloire d’Elohîms ? »
41 Ils enlèvent donc la pierre. Iéshoua’ lève les yeux en haut et dit : « Père, je te remercie de ce que tu m’as entendu.
42 Moi, je le sais : tu m’entends toujours. Mais je le dis pour cette foule qui entoure, afin qu’ils adhèrent à ceci : c’est toi qui m’as envoyé. »
43 Cela dit, il crie d’une voix forte : « Èl’azar, viens dehors ! »
44 Le mort sort, les mains et les pieds liés par des bandes, et la face entourée d’un suaire. Iéshoua’ leur dit : « Déliez-le et laissez-le aller. »

Iéshoua’ doit mourir

45 Donc, beaucoup de Iehoudîm qui étaient venus chez Miriâm, en voyant ce qu’il avait fait, adhèrent à lui.
46 Mais certains d’entre eux s’en vont vers les Peroushîm et leur disent ce que Iéshoua’ a fait.
47 Les chefs des desservants et les Peroushîm rassemblent donc un sanhédrîn et disent : « Que ferons-nous ? Cet homme fait beaucoup de signes.
48 Si nous le laissons ainsi, tous adhéreront à lui. Les Romains viendront ; ils nous prendront à la fois le lieu et la nation. »
49 L’un d’entre eux, Caïapha, le grand desservant de cette année-là, leur dit : « Vous ne connaissez rien !
50 Ne vous rendez-vous pas compte ? Il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, plutôt que toute la nation périsse. »
51 Cela, ce n’est pas de lui-même qu’il le dit ; mais, étant grand desservant cette année-là, il était inspiré : Iéshoua’ doit mourir pour la nation ;
52 et non seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler les enfants d’Elohîms dispersés, dans l’unité.
53 Donc, à partir de ce jour, ils décident de le mettre à mort.
54 Iéshoua’, donc, ne marche plus en public au milieu des Iehoudîm, mais il s’en va de là vers un pays proche du désert, dans une ville dite Èphraîm. Il demeure là, avec ses adeptes.
55 Or proche est Pèssah des Iehoudîm. Beaucoup montent du pays à Ieroushalaîm avant Pèssah, pour se purifier.
56 Ils cherchent donc Iéshoua’. Ils se tiennent au sanctuaire et se disent les uns aux autres : « Quel est votre avis ? Ne viendra-t-il pas à la fête ? »
57 Les chefs des desservants et les Peroushîm prescrivent : quiconque sait où il se trouve doit le dénoncer, pour qu’il soit arrêté.

Introduction André Chouraqui

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