Jean 4
André Chouraqui

Une femme, une Shomronit

1 L’Adôn sait donc que les Peroushîm ont entendu : « Iéshoua’ attire et immerge plus d’adeptes que Iohanân »
2 - bien qu’à vrai dire Iéshoua’ n’immerge pas de lui-même, mais par ses adeptes.
3 Il laisse la terre de Iehouda et s’en va de nouveau en Galil.
4 Il doit traverser le Shomrôn.
5 Il vient donc dans une ville de Shomrôn dite Soukhar, voisine du domaine que Ia’acob avait donné à son fils Iosseph.
6 Là se trouve la source de Ia’acob. Iéshoua’, donc, est fatigué de la route. Il s’assoit à la source ; c’est environ la sixième heure.
7 Vient une femme, une Shomronit, pour puiser de l’eau. Iéshoua’ lui dit : « Donne-moi à boire. »
8 Oui, ses adeptes étaient allés dans la ville acheter de la nourriture.
9 La femme, la Shomronit, lui dit : « Comment, toi qui es un Iehoudi, tu me demandes à boire, à moi qui suis une femme, une Shomronit ? Car les Iehoudîm ne se mêlent pas aux Shomronîm.
10 Iéshoua’ répond et lui dit : « Si tu connaissais le don d’Elohîms, et qui est celui qui te dit : ‹ Donne-moi à boire ›, toi, tu lui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive. »
11 Elle lui dit : « Adôn, tu n’as pas de seau et le puits est profond. D’où aurais-tu donc l’eau vive ?
12 Es-tu plus grand que notre père Ia’acob qui nous a donné ce puits et en a bu lui-même avec ses fils et ses troupeaux ?
13 Iéshoua’ répond et lui dit : « Qui boit cette eau a soif à nouveau.
14 Mais qui boit cette eau que moi je lui donne n’a plus soif en pérennité, car l’eau que je lui donne devient en lui source d’eau jaillissante pour la vie en pérennité. »
15 La femme lui dit : « Adôn, donne-moi cette eau, pour que je n’aie pas soif et ne me déplace pas pour puiser là. »
16 Il lui dit : « Va, appelle ton mari et viens ici ! »
17 La femme répond et dit : « Je n’ai pas de mari. » Il lui dit : « Tu dis fort bien : ‹ Je n’ai pas de mari. ›
18 Oui, tu as eu cinq maris et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari. Ainsi, tu dis vrai » !
19 La femme lui dit : « Adôn, je vois que tu es un inspiré, toi !
20 Nos pères se prosternaient sur cette montagne, mais vous, vous dites : ‹ Le lieu où il faut se prosterner, c’est Ieroushalaîm !’ »
21 Iéshoua’ lui dit : « Crois-moi, femme ! L’heure vient où ni sur cette montagne ni à Ieroushalaîm vous ne vous prosternerez plus devant le père.
22 Vous, vous vous prosternez devant ce que vous ne connaissez pas. Nous, nous nous prosternons devant ce que nous connaissons, parce que le salut vient des Iehoudîm.
23 Mais l’heure vient, c’est maintenant, où ceux qui se prosternent en vérité se prosterneront devant le père dans le souffle et la vérité. Oui, le père cherche ceux qui se prosternent ainsi.
24 Elohîms est souffle : ceux qui se prosternent devant lui doivent se prosterner dans le souffle et la vérité. »
25 La femme lui dit : « Je sais que le Mashiah vient, celui qui est crié Christos. Quand celui-là viendra, il nous annoncera tout. »
26 Iéshoua’ lui dit : « Moi, je suis, moi qui te parle. »
27 Et là-dessus surviennent ses adeptes. Ils s’étonnent qu’il parle à une femme. Pourtant aucun ne dit : « Que cherches-tu ? ou  »Pourquoi lui parles-tu ?
28 La femme laisse donc sa cruche, va en ville et dit aux hommes :
29 « Venez, voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. N’est-il pas le Mashiah ?
30 Ils sortent de la ville et viennent à lui.
31 Entre-temps, ses adeptes le prient et disent : « Rabbi, mange ! »
32 Mais il leur dit : « J’ai à manger un aliment que vous ne connaissez pas. »
33 Les adeptes se disent donc l’un à l’autre : « Quelqu’un lui a-t-il apporté à manger ?
34 Iéshoua’ leur dit : « Ma nourriture est de faire le vouloir de qui m’a envoyé, et de parfaire son œuvre.
35 Ne dites-vous pas, vous : ‹ Encore quatre mois et la moisson viendra’ ? Voici, je vous dis, levez les yeux et contemplez : les campagnes blanchissent déjà pour la moisson.
36 Le moissonneur prend son salaire, et rassemble la récolte pour la vie en pérennité, afin qu’ils se chérissent ensemble, le semeur et le moissonneur.
37 Ainsi la parole est vraie : ‹ Autre est le semeur, autre le moissonneur. ›
38 Moi, je vous envoie moissonner là où vous n’avez pas labouré. D’autres ont labouré et vous êtes entrés dans leur labour. »
39 De nombreux Shomronîm de cette ville-là adhèrent à lui sur la parole de la femme qui témoigne : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. »
40 Quand les Shomronîm viennent à lui, ils le prient de demeurer avec eux ; il demeure là deux jours,
41 et beaucoup plus adhèrent à sa parole.
42 Ils disent à la femme : « Désormais, ce n’est plus sur tes dires que nous adhérons. Oui, nous avons nous-mêmes entendu et nous savons qu’en vérité c’est lui le sauveur de l’univers. »

Ton fils vit !

43 « Après les deux jours, il sort de là en Galil,
44 bien que Iéshoua’ lui-même ait témoigné qu’un inspiré est sans honneur dans sa patrie.
45 Quand il vient en Galil, les Galiléens l’accueillent, ayant vu tout ce qu’il avait fait à Ieroushalaîm durant la fête. Oui, eux aussi étaient venus à la fête.
46 Il vient donc encore une fois à Qana de Galil, là où il avait fait l’eau en vin. Un fonctionnaire royal avait son fils malade à Kephar-Nahoum.
47 Quand il entend que Iéshoua’ est venu de Iehouda en Galil, il va vers lui et le prie de descendre rétablir son fils : oui, il allait mourir.
48 Iéshoua’ lui dit alors : « Si vous ne voyez pas des signes et des prodiges, vous n’adhérez pas ! »
49 Le fonctionnaire royal lui dit : « Adôn, viens, avant que ne meure mon petit ! »
50 Iéshoua’ lui dit : « Va, ton fils vit ! » L’homme adhère à la parole que Iéshoua’ lui a dite et il va.
51 Comme il descend déjà, ses serviteurs le rencontrent et lui disent que son enfant vit.
52 Il s’enquiert de l’heure à laquelle il s’était senti mieux. Ils lui disent : « Hier, à la septième heure, la fièvre l’a laissé. »
53 Et le père reconnaît l’heure où Iéshoua’ lui avait dit : « Ton fils vit. » Il adhère, lui, et toute sa maison.
54 Cela, de nouveau, est un deuxième signe que fait Iéshoua’ en venant de Iehouda en Galil.

Introduction André Chouraqui

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