1 Chroniques Introduction - SAC

Ce premier livre qui, chez les Hébreux, n’en fait qu’un seul avec le second, est appelé par eux Paroles des jours, Journal ou Annales, ce qui a obligé quelques-uns à leur donner le nom de Chroniques, parce qu’ils contiennent les actions les plus remarquables de l’histoire des Juifs, et surtout de leurs rois. Les Grecs appellent ces deux livres Paralipomènes, choses omises, du mot grec παραλείπω, j’omets, parce qu’ils servent comme de supplément aux quatre précédents livres des Rois. On croit que, comme les livres des Rois ont été extraits de livres plus anciens qu’ils citent, l’auteur de ceux-ci a cru devoir suppléer, par un extrait de mêmes actes, ce qui y manquait. Ainsi ces deux livres-ci ne sont proprement que des suppléments sans ordre, sans suite, et sans beaucoup de liaison ; et il n’est pas étonnant d’y trouver des anachronismes, des transpositions fréquentes dans les faits qu’on y rapporte, et même dans les versets ; car, comme cette collection s’est faite dans des temps de beaucoup postérieurs au temps de ces actes, et même aux livres des Rois, on ne doit pas être surpris d’y trouver des variétés même dans les noms propres, tant par le changement de quelques lettres arrivé par la faute des copistes, que par l’équivoque qu’à fait naître la diversité des leçons.

On ne sait d’une manière certaine ni le temps auquel ces livres ont été écrits, ni qui en est l’auteur, les uns les attribuent à Néhémie, d’autres à Esdras, parce que la fin du second livre paraît être du même style que le commencement d’Esdras. D’autres les croient postérieurs au temps même des Machabées ; quelques autres, contemporains de Cyrus, à cause des deux derniers versets du deuxième livre, mais plus anciens que les Ptolémées, puisqu’ils ont été traduits par les Septante. Ils sont cités par Néhémie liv. II, chap. XII, v. 23.

Dans les neuf premiers chapitres du premier livre, on rapporte les généalogies du peuple de Dieu, depuis Adam jusqu’à la captivité ; ensuite on décrit le règne de David jusqu’au sacre de Salomon, avec quelque sorte d’exactitude, c’est-à-dire jusqu’en l’année du monde 2990.

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