Jonas était le fils du prophète Amathi, et demeurait à Geth, qui est en Opher (IV Reg., XIV, 25), où à Goth-Céphir ou Hépher, ville de la tribu de Zabulon (Josué, XIX, 13), qui faisait partie de la Galilée des nations ou des Gentils (Isaïe, IX, 1). Il a prophétisé sous le règne de Joas, roi d’Israël, et sous Jéroboam, son fils, puisqu’il est dit au livre IV des Rois, ch. XIV, v. 25, que ce prince commença à régner l’an du monde 3179, « rétablit les limites d’Israël depuis l’entrée d’Émath jusqu’à la mer du désert, selon la parole que le Seigneur, le Dieu d’Israël, avait prononcée par son serviteur Jonas, etc. » Et ainsi ce prophète peut être considéré comme le plus ancien de tous les prophètes, ou au moins le contemporain d’Osée et d’Amos. A l’égard de l’histoire de la prédication qu’il fit aux Ninivites, il paraît que l’on en peut fixer l’époque vers l’an 3197, puisque le roi de Ninive, dont il est parlé chap. III, v. 6, ne peut être que Phul, père de Sardanapale, roi de cette ville, qui, l’an du monde 3233, la trente-neuvième année du règne d’Ozias, roi de Juda, ou dans le temps même que le prophète Osée vivait encore, vint au secours de Manahem, roi d’Israël.
Il ne nous reste rien des prophéties de Jonas, ni de celles dont il est parlé au quatrième livre des Rois, car ce que l’on en rapporte ici est plutôt l’histoire de la conversation des Ninivites qu’une prophétie. L’on pourra être surpris de trouver tant de faiblesse dans un des prophètes du Seigneur ; et ce serait avec raison, si ces faiblesses mêmes ne nous représentaient pas ou ne nous figuraient pas quelque mystère propre à nous instruire. Jésus-Christ lui-même, dans son Évangile, l’a regardé comme figurant sa résurrection. Plusieurs des saints Pères ont prétendu qu’il représentait la chute de l’homme et sa réparation ; et ils assurent que l’affliction qu’il a eue, jusqu’à désirer la mort, était l’effet de l’ardeur de son zèle pour le salut des Juifs, ses frères, dont il envisageait de loin la réprobation, et pour la conversion des Gentils, dont celle des Ninivites était la figure ; et en cela ils l’ont comparé à Moïse et à Élie.