2 Maccabées Introduction - AMI

Le IIe Livre des Machabées, œuvre écrite en grec, peu après 124 (cf. I, 9), diffère sensiblement du Ier Livre des Machabées, par la langue, la composition et les caractéristiques ; en outre, il n’embrasse qu’une période de quinze années correspondant à I Machabées I – VII.
1° L’Introduction (I – II) manifeste le but de l’ouvrage : inviter les Juifs d’Égypte à célébrer les deux fêtes de la Dédicace du Temple et du Jour de Nicanor, comme leurs frères de Palestine. L’auteur s’autorise de deux lettres qu’il traduit de l’araméen, l’une datant de 124 et l’autre de 164 : ces documents invitaient à célébrer la Dédicace elle-même ou son anniversaire le deuxième citant longuement un ouvrage apocryphe, les Mémoires de Néhémias (II, 13), fantaisiste et assez invraisemblable. Suit une préface où l’auteur annonce que, pour donner le sens historique des deux fêtes susdites, il se contente de résumer un vaste ouvrage en cinq livres, dû à un Juif de la dispersion, Jason de Cyrène, écrivant peu après 160.
2° III – X : La fête de la Dédicace commémore la victoire du judaïsme sur l’hellénisme, consacrée par la restauration du Temple en 164. L’auteur évoque la persécution syrienne commencée par Séleucus IV dès 175 (détails tus par I Machabées) et intensifiée par Antiochus Épiphane ; elle s’achève par la mort du persécuteur en 164, peu après la Dédicace.
3° X – XV : Judas Machabée dut défendre la liberté conquise contre les entreprises d’Antiochus V (164-161) et de Démétrius Ier (161-153) ; finalement le redoutable général de ce dernier souverain, le blasphémateur Nicanor, est vaincu et tué en 160 : cette victoire sauvait le sanctuaire ; elle fut commémorée par la fête dite « Jour de Nicanor ».
On le constate, l’ouvrage s’intéresse bien moins aux succès politiques et militaires des Asmonéens, qu’à la délivrance et à la restauration du Temple : c’est de ce point de vue que l’auteur apprécie les guerres machabéennes ; peu lui importe, semble-t-il, le régime politique, pourvu que soit assurée la liberté religieuse ; c’est pourquoi le Temple est au centre de cette histoire, avec le souci de réveiller chez les Juifs d’Égypte l’admiration pour les défenseurs du sanctuaire, et le sentiment de la communauté de race et de religion.
On comprend dès lors que soit exalté le courage de ceux qui luttent pour leur foi et lui sacrifient leur vie, que soit mis en valeur l’enseignement théologique des événements : les malheurs d’Israël ont pour but la correction du peuple ; mais son retour à la fidélité, les souffrances des martyrs, l’intercession des saints (XV, 12-16), obtiennent l’intervention divine, au besoin par des miracles. On le voit, ce livre touche aux problèmes de l’au-delà : il recommande la prière pour les défunts, affirme l’existence des sanctions d’outre-tombe, et enseigne la doctrine de la résurrection des morts : voir par exemple XII, 43-46.

Sommaire