Exode Introduction - AMI

Ce deuxième ouvrage de Moïse raconte la sortie d’Égypte, l’exode d’Israël
d’où son titre
mais aussi, dans une deuxième partie, la fondation de la théocratie.
Le Ier chapitre résume en quelques lignes les siècles écoulés depuis Joseph : c’est qu’ils n’ont donné lieu à aucun de ces progrès de la Révélation divine que consignent les auteurs sacrés. Installés à l’est du Delta, les Hébreux se multipliaient, se mêlant plus ou moins aux Égyptiens. Ceux-ci finirent par voir en eux un danger et réagirent par toutes sortes de vexations et persécutions. Par là du moins, Israël se détachait de l’attirance qu’exerçait la brillante civilisation de l’Égypte, et se trouvait mieux disposé à répondre au rappel des Promesses.
II, 1 – IV, 17 : Moïse est le libérateur choisi par Dieu et providentiellement préparé à son rôle futur : sa jeunesse et son éducation en font un chef ; il garde, au sein des splendeurs de la cour, l’amour de son peuple ; il demeure un croyant, et Dieu va faire de lui son prophète, c’est-à-dire son porte-parole ; il le lui manifeste à Horeb, au Sinaï : Yahweh, Dieu des Pères, reste fidèle à ses promesses ; c’est pourquoi Moïse reçoit mission de faire sortir Israël d’Égypte, pour réaliser son unité politique et religieuse.
IV, 18 – XII, 36 : Avec son frère Aaron, Moïse prépare la libération : campagne de propagande parmi les Hébreux, interventions directes auprès de Pharaon ; Dieu l’assiste d’une manière souvent sensible, dans les prodiges, très couleur locale, qu’on nomme les plaies d’Égypte ; à la dixième seulement, que devait commémorer l’institution de la Pâque, Pharaon terrifié libéra Israël. Les travaux et les découvertes de ces dernières années permettent d’identifier le tyran avec l’un des souverains de la XIXe dynastie, peut-être Ramsès II, qui régna 66 ans à partir de l’an 1300 environ.
XII, 37 – XV, 21 : La libération ne fut définitive qu’après le passage miraculeux de la mer des Roseaux : c’est là qu’en effet Pharaon, qui s’était ravisé et poursuivait Israël, subit un terrible désastre. Événement capital et indubitable, dont on retrouve les détails géographiques au Seuil de Chalouf (nord de Suez), et sans lequel tout l’Ancien Testament serait ébranlé.
XV, 22 – XVIII, 27 : De la mer au Sinaï, les Hébreux prennent conscience de leur solidarité et de l’aide toute-puissante de Dieu. Leur victoire sur les Amalécites les rend redoutables aux nomades de la péninsule.
XIX – XL : Ainsi le séjour au Sinaï sera paisible. Là où Moïse a reçu sa vocation, Israël reçoit la sienne. Pendant l’année qu’ils y passent, les fugitifs, parmi lesquels on trouvait des gens de toutes provenances, vont fusionner et devenir le peuple de Dieu : l’esprit frappé par des manifestations si grandioses qu’on en gardera à jamais le souvenir, ils sont tout disposés à recevoir le Décalogue et à ratifier solennellement l’alliance que Dieu veut bien leur accorder (XIX – XXV, 8) ; à l’occasion de l’épisode du veau d’or, la divine pédagogie du châtiment leur inculque le respect intégral de l’Alliance (XXXII – XXXIV). Moïse commence l’organisation de la nation et surtout du culte : si Dieu, tout spirituel, n’admet pas d’être représenté (comme le veau d’or), il donne cependant un signe sensible de sa présence (l’arche d’alliance, gardée sous le tabernacle ou tente) et il entend recevoir un culte extérieur : les dispositions cultuelles prévues (XXIV, 9 – XXXI, 18) sont exécutées (XXXV – XL).
C’est donc le fondement de la théocratie sur le Dieu unique, tout-puissant, spirituel, être par excellence (le nom de Yahweh). Il exige l’observation intégrale du Décalogue, impose une première législation qui, inspirée du droit coutumier des semi-nomades, manifeste un sens très vif de la justice, dont la pratique des vertus morales et de la bonté adoucissent d’ailleurs la rigueur. Qu’Israël soit fidèle : il verra s’accomplir à son endroit les promesses divines.

Sommaire