Machabée (« marteau », ou mieux : « désigné par Yahweh ») est le surnom de Judas, de la famille des Asmonéens, étendu ensuite à ses frères, qui luttèrent comme lui contre l’oppression syrienne. Le Ier Livre des Machabées fut très probablement écrit en hébreu, vers l’année 100, par un Juif palestinien, fervent partisan des Asmonéens ; mais il ne nous est parvenu que dans une traduction grecque. Il raconte les événements qui se sont déroulés de 198 à 134.
1° I – II : Après avoir vécu paisiblement sous les Ptolémées, successeurs d’Alexandre le Grand, les Juifs deviennent en 198 les sujets des Séleucides ; Antiochus IV Épiphane (175-164) cherche à les helléniser, à l’instar des peuples païens qui les entourent ; à l’occasion de la création d’un gymnase à Jérusalem, le conflit éclate ; aux Syriens et aux Juifs hellénisés, considérés comme apostats, s’opposent bientôt (en 168) le prêtre Mathathias, ses cinq fils (les Machabées) et le parti assidéen.
2° La guerre sainte, après la mort de Mathathias en 166, fut dirigée d’abord par Judas (III – IX) ; victorieux, les Juifs purent faire la Dédicace du Temple restauré, en décembre 164. Après la mort glorieuse de Judas en 161, ses frères Jonathas (IX – XII), puis Simon (XIII – XXV), investis du souverain pontificat, continuèrent la lutte en vue de la libération politique, garantie des libertés religieuses. Sous leur conduite, le judaïsme achève de s’organiser et de s’isoler des païens. Après des vicissitudes diverses, grâce à leur habileté militaire et à leur sens politique (alliance avec Rome), les Machabées obtiennent enfin l’affranchissement de la suzeraineté syrienne. Après l’assassinat de Simon (134), son fils Jean Hyrcan devient le premier roi de la dynastie asmonéenne.
L’ouvrage utilise une documentation abondante, de haute valeur historique ; il est vraiment composé, au sens où nous l’entendons aujourd’hui. Il entend cependant continuer les livres historiques de l’Ancien Testament et en imite le style ; à remarquer toutefois qu’il évite d’écrire le nom divin, tout comme les Juifs des derniers siècles avant notre ère. C’est avant tout une narration, non un livre à thèse. Mais il comporte un enseignement très éloquent, celui des faits, parfois glosés : c’est la foi ardente des Machabées qui obtient la libération ; les malheurs sont des conséquences du péché. Nationalisme exalté, foi monothéiste hostile aux Gentils, fidélité scrupuleuse à la Loi : autant de caractéristiques qui deviendront celles des Pharisiens.