Job Introduction - DBY

Introduction à Job

42 chapitres

1. Son auteur et sa date

Le livre de Job (le nom signifie « persécuté, haï ») ne contient aucune date et donne très peu d’indications de lieux. Par conséquent, il est pratiquement impossible de situer avec précision dans l’histoire cet écrit si particulier.

Au cours des temps, les noms de divers auteurs ont été avancés : Job lui-même, Moïse, Salomon, Ésaïe, Ézéchiel et Baruc. Mais ce ne sont là que des suppositions. La conception la plus ancienne fait remonter la date de rédaction du livre au temps de Moïse ou même plus en arrière. Quoi qu’il en soit, le livre de Job, ou plutôt les événements qui y sont décrits, parle en faveur d’une époque très reculée. On évoque principalement les faits suivants :

  • l’âge élevé de Job (Job 42.16),
  • le fait que le peuple d’Israël n’est pas mentionné,
  • la coutume d’offrir les sacrifices (uniquement des holocaustes !) chez soi,
  • la mention du « késita » (Job 42.11) comme monnaie, que l’on ne retrouve qu’en Genèse 33.19 et Josué 24.32,
  • semblablement à Abraham, Job et ses amis connaissaient Dieu comme le « Tout-Puissant ».

Ces détails et d’autres encore nous reportent au temps des patriarches.

On situe généralement le pays d’Uts (Job 1.1) à l’est du Jourdain, sur la frontière de l’Arabie, plus exactement dans le territoire d’Édom (comp. Lament. 4.21) ou à proximité de celui-ci. La version des Septante (la traduction grecque de l’Ancien Testament) nous présente même Job identifié avec Jobab, le deuxième roi d’Édom (Gen. 36.33).

L’histoire de Job est confirmée par le Saint Esprit. En effet, tant l’Ancien Testament (Ezéch. 14.14, 20) que le Nouveau (Jacq. 5. 11) font mention de Job comme d’un personnage historique.

2. Son but

Dans les versions actuelles de la Bible, le livre de Job est compté parmi les « livres poétiques » (Job, les Psaumes, les Proverbes, l’Ecclésiaste et le Cantique des cantiques). Selon la bible hébraïque, ce texte fait partie des « Ecritures » (en hébreu : ketubim), la troisième section de l’Ancien Testament.

Le livre de Job est un récit dont le début (Job 1 et 2) et la fin (Job 42.7-17) sont écrits en prose ; pour les discours qui constituent la partie centrale, le rédacteur a utilisé, en hébreu, la forme poétique. Or une telle poésie est très différente de ce que nous connaissons en Occident. Elle est caractérisée, non par le nombre de syllabes et les rimes des vers, mais par le langage imagé, les parallélismes et, en partie, par le rythme et l’allitération ou la répétition de sonorités (comp. avec le chapitre « Les Psaumes », 3 a) : « La poésie hébraïque »). Le livre de Job a pour thème les voies de Dieu en gouvernement envers les hommes, dans un monde où Satan, l’adversaire de Dieu, a introduit le péché, la souffrance et la mort. Ces voies de Dieu poursuivent cependant toujours un bon but (comp. Rom. 8.28).

Job était un homme riche, mais juste et pieux. Dieu permit à Satan de retirer à Job ses richesses, sa famille et sa santé. Avec ses trois amis, Job évoque le problème suivant : pourquoi un Dieu juste permet-il la souffrance d’un être juste et innocent ? Les trois amis, Eliphaz, Bildad et Tsophar, ne comprenaient pas ces voies de Dieu. Selon eux, Dieu punissait Job à cause de quelque péché ; ces hommes ne voyaient pas que Dieu se sert aussi de la souffrance pour purifier et pour instruire les croyants.

Dans ses trois discours, Eliphaz, moralisateur, se réfère à l’expérience humaine (Job 4.8).

Bildad, qui s’adresse également trois fois à Job, fonde ses déclarations philosophiques sur la tradition (Job 8.8).

Enfin, d’une manière quelque peu hautaine et légaliste, Tsophar voit l’origine des souffrances de Job dans son manque de soumission aux exigences de Dieu (Job 11.5-16).

Désespéré, Job oppose à ses trois amis sa propre justice et sa droiture. Il estime qu’il est traité injustement, mais espère que Dieu, finalement, le recevra.

Elihu intervient alors. Il est le messager et le type du Seigneur (Job 32.8 ; 33.4). Il explique que Dieu use de discipline envers l’homme afin de le purifier et le rapprocher de lui. Par ses paroles, Elihu fait luire la lumière dans les ténèbres et conduit Job dans la présence de Dieu. Toutes les conclusions de Job étaient erronées, parce qu’il ne comprenait pas que Dieu voulait l’amener à se sonder jusqu’au plus profond de lui-même.

Lorsque Dieu parle ensuite directement à Job, celui-ci finit par reconnaître : « Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon œil t’a vu : C’est pourquoi j’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (Job 42.5, 6). Dieu peut alors bénir Job à nouveau.

Texte intemporel en ce qu’il traite de la souffrance humaine, un problème universel et propre à tous les temps, le livre de Job concerne très particulièrement les croyants. Soulignons que le thème n’est pas limité à une époque ou à un lieu ; en effet, comme nous l’avons dit plus haut, aucune date historique ne figure dans ce livre.

Le livre de Job a toujours été compté parmi les chefs d’oeuvre de la littérature mondiale. Martin Luther l’aurait présenté de la manière suivante : « grand et élevé comme aucun autre livre des Ecritures ». D’innombrables personnes souffrantes y ont puisé consolation et force dans leur détresse.

3. Ses particularités

a) Le rédempteur

« Comment l’homme sera-t-il juste devant Dieu ? » Aujourd’hui, nous savons qu’il faut attendre le Nouveau Testament pour trouver la réponse à cette question de Job (chap. 9, v.2 ; 25, v. 4). Toutefois, il est très remarquable que différents passages du livre de Job présentent déjà des allusions claires au Rédempteur qui allait venir :

  • Job 9.33 : l’arbitre
  • Job 16.19 : le témoin
  • Job 19.25 : le rédempteur
  • Job 33.23 : le messager et l’interprète

b) L’adversaire

Satan, l’ennemi de Dieu et des hommes, paraît plusieurs fois sur la scène aux chapitres 1 et 2. Comme prince déchu des anges (comp. 1 Tim. 3.6 ; Es. 14.12-15 ; Ezéch. 28.14-19), il a encore accès au trône de Dieu dans les cieux. Il est l’« accusateur de nos frères » (Apoc. 12.10). Sa puissance a toutefois été brisée par la croix de Golgotha (Héb. 2.14). Pendant le règne millénaire, Satan sera lié et, à la fin, il sera jeté dans l’étang de feu pour l’éternité (Apoc. 20.1-3, 10). Concernant l’Ancien Testament, à part les mentions dans le livre de Job, on ne trouve le nom de Satan qu’en 1 Chroniques 21.1 et Zacharie 3.1, 2.

4. Analyse succincte de son contenu

I. Job 1 et 2 : L’épreuve de Job
Chapitre 1Job perd tout
Chapitre 2Job tombe malade
II. Job 3 à 31 : Job et ses trois amis
1. Chapitres 3 à 14Premier entretien
Chap. 3Premier discours de Job
Chap. 4 et 5Premier discours d’Eliphaz
Chap. 6 et 7Première réponse de Job
Chap. 8Premier discours de Bildad
Chap. 9 et 10Deuxième réponse de Job
Chap. 11Premier discours de Tsophar
Chap. 12 à 14Troisième réponse de Job
2. Chapitres 15 à 21Deuxième entretien
Chap. 15Deuxième discours d’Eliphaz
Chap. 16 et 17Quatrième réponse de Job
Chap. 18Deuxième discours de Bildad
Chap. 19Cinquième réponse de Job
Chap. 20Deuxième discours de Tsophar
Chap. 21Sixième réponse de Job
3. Chapitres 22 à 31Troisième entretien
Chap. 22Troisième discours d’Eliphaz
Chap. 23 et 24Septième réponse de Job
Chap. 25Troisième discours de Bildad
Chap. 26Huitième réponse de Job
Chap. 27 à 31Job se justifie
III. Job 32 à 37 : Humiliation de Job
1. Chapitres 32 à 37Le discours d’Elihu
Chap. 32Introduction d’Elihu
Chap. 33Critique d’Elihu
Chap. 34 et 35Réfutation des plaintes de Job par Elihu
Chap. 36 et 37La grandeur de Dieu
2. Chapitres 38.1 à 42.6La réponse de Dieu
Chap. 38 et 39La grandeur de la création
Chap. 40 et 41La grandeur de Dieu
Chap. 42.1-6Job se juge lui-même
3. Chapitre 42.7-17Les bénédictions de Job.

Tiré de « Vue d’ensemble de l’Ancien Testament »,
Arend Remmers, EBLC Chailly-Montreux Suisse.