I
Ce qui a été dit sur les épîtres pastorales (voir l’Introduction aux épîtres pastorales, 1 Timothée) concerne aussi cette seconde lettre : nous ne reviendrons ici ni sur les données historiques, ni sur les hypothèses, ni sur les critiques que nous avons exposées.
Cette épître est la dernière que Paul ait écrite. Prisonnier à Rome (1.8, 16), prévoyant sa fin prochaine (4.6-8, 18), il écrit son testament spirituel. De là le ton solennel, calme, élevé, dans lequel l’homme de Dieu exprime sa vivante espérance d’être bientôt délivré de tout mal, sa profonde sollicitude pour la cause de l’Évangile, qu’il laissait exposée aux attaques des faux docteurs (2.16-18), aux corruptions des hommes profanes (3.1-9) ; mais aussi son inébranlable et victorieuse confiance en la puissance de Dieu, qui saura préserver sa vérité dans le monde et la faire triompher de l’erreur et du péché (2.3-6, 19 ; 3.9). Dans ces circonstances, on comprend l’ardent désir qu’éprouve l’apôtre de revoir une dernière fois ce Timothée qu’il appelle son fils bien-aimé, et auquel il veut donner de vive voix ses dernières instructions. Aussi le presse-t-il à diverses reprises de hâter son voyage (4.9, 21). Il n’en fallait pas tant pour amener auprès de lui ce fidèle disciple, qui apprend dans cette lettre même que la plupart de ceux qui avaient entouré Paul, l’ont abandonné lâchement aux approches du suprême danger (1.15 ; 4.10,14-16).
II
On peut résumer ainsi les principales pensées de cette lettre :
- Paul, après avoir salué son disciple par son vœu apostolique et lui avoir rappelé avec actions de grâces la foi dont il avait trouvé le modèle dès son enfance dans sa propre famille (1.1-5), l’exhorte à rester ferme et fidèle dans la profession de cette foi et dans l’exercice de son ministère (1.6-8). Il l’y encourage en lui représentant la grandeur du salut en Jésus-Christ (1.9-10), en lui rappelant l’exemple qu’il lui donne et les instructions qu’il lui a transmises (1.11-14). Il lui parle de la conduite de quelques-uns de ceux qui l’entouraient et en prend occasion pour lui adresser de nouvelles et pressantes exhortations à la constance dans les luttes et les souffrances de son ministère (1.15 à 2.13).
- Il lui donne des directions relatives au gouvernement de l’Église : il lui dit comment il doit se conduire à l’égard de ceux). Il l’avertit que des hommes corrompus et corrupteurs s’élèveront dans les Églises et en deviendront le plus grand danger (3.1-9). Pour l’encourager à se montrer vaillant en présence de ce déploiement de la puissance du mal, il évoque le souvenir des persécutions qu’il a jadis endurées, sous les yeux de Timothée, et lui déclare que ceux qui voudront vivre selon la piété seront toujours traités ainsi. Mais même dans ce fait il voit un motif de plus d’exhorter Timothée à rester ferme dans sa foi et infatigable dans l’accomplissement de son œuvre d’évangéliste (3.10 à 4.15).
- Enfin, il lui annonce son prochain martyre il l’invite à venir au plus tôt à Rome, et lui communique divers détails personnels sur sa position (4.6-22).