Saint Paul a évangélisé la grande cité macédonienne de Thessalonique, la Salonique actuelle, au cours de son deuxième voyage missionnaire : Actes XVII, 1-9. Malgré la brièveté de son séjour et l’hostilité des Juifs, il y fit parmi les Grecs de nombreuses conversions. D’Athènes, ne parvenant pas à réaliser son désir de revoir les néophytes, il leur envoya Timothée pour les encourager dans la persécution qui s’était abattue sur eux dès le départ de l’apôtre, et peut-être même auparavant. Timothée rapporta de bonnes nouvelles à Paul qui avait, sur ces entrefaites, quitté Athènes pour Corinthe. Les Thessaloniciens se montraient fermes dans la foi et étaient animés d’une charité tout évangélique. Cependant ils avaient mal compris l’enseignement de l’apôtre sur la résurrection et la parousie et ils se figuraient que leurs morts seraient frustrés de la participation au triomphe du Christ. Quelques-uns, croyant la parousie imminente, ne voulaient plus travailler. L’apôtre leur écrivit donc une première lettre pour les féliciter et les encourager, pour combler les lacunes de leur formation, en même temps que pour redresser leurs erreurs.
Son intervention, sans être inutile, n’eut pas tout l’effet qu’il en attendait. Les esprits continuèrent à s’échauffer dans la perspective de la parousie, et la tendance à l’oisiveté s’aggrava. Aussi l’apôtre écrivit-il au bout de quelques mois une seconde lettre pour compléter son enseignement sur l’avènement du Christ et mettre à la raison les paresseux obstinés.
On sait qu’une inscription trouvée à Delphes a permis de dater de 50 à 52 le séjour de saint Paul à Corinthe. (Voir la note sur Actes XVIII, 11 suiv.). La première épître suivit de près son arrivée dans cette ville et a dû être écrite à la fin de 50 ou au début de 51. La seconde suivit peu de temps après, fin de 51 ou début de 52. Les objections élevées contre l’authenticité de la seconde n’ont pas de fondement sérieux.
Dans la première, saint Paul s’épanche avec un aimable abandon, décrit en termes émouvants son activité apostolique et laisse apparaître les sentiments dans lesquels il l’exerçait. Dans la seconde, il montre une sévérité imposée par les écarts de ses correspondants, sans cesser de leur manifester un affectueux dévouement. Saint Paul ne se fait nulle part mieux connaître que dans ces deux lettres et dans la seconde aux Corinthiens.
Introduction de la Amiot & Tamisier