Après l’édit de Cyrus (en 538), les premiers rapatriés, animés par une foi ardente et une vive espérance messianique, ne tardent pas à entreprendre la reconstruction du Temple ; ils ont à leur tête le prince davidique Zorobabel et le grand prêtre Josué (cf. Introduction à Esdras et les notes correspondantes).
Mais des difficultés surgissent presque aussitôt avec les gens parmi lesquels on s’installe, surtout avec les Samaritains ; il faut interrompre les travaux du Temple. D’autre part, les conditions économiques ne sont pas brillantes dans ce pauvre district qu’il faut remettre en valeur, et des calamités agricoles provoquent la détresse. Mais, à la mort du cruel Cambyse II, des mouvements d’indépendance agitent l’empire perse, que Darius Ier (521-485) rétablit bientôt dans sa splendeur. C’est alors qu’au nom du Seigneur les prophètes Aggée et Zacharie poussent Zorobabel à reprendre les travaux du Temple, dont bientôt Darius permettra l’achèvement. De la prédication d’Aggée, il reste quatre oracles, peut-être recueillis par l’un de ses disciples.
1° I, 1-15 : En août 520, les esprits sont fort divisés en ce qui concerne la reprise des travaux. Aggée, s’adressant au peuple et à ses deux chefs, Zorobabel et Josué, oppose le luxe des maisons des riches aux ruines du Temple. C’est cette négligence coupable qui cause la sécheresse que l’on souffre alors et la détresse économique. A ces paroles persuasives, on se met à l’œuvre.
2° II, 1-9 : Quelques semaines plus tard (septembre-octobre 520), les travaux languissent : les anciens, qui se rappellent le Temple de Salomon, trouvent bien pauvre le nouvel édifice ; leurs discours répandent la tristesse et le découragement. Aggée affirme alors que Dieu est avec eux, et que sa nouvelle Demeure sera beaucoup plus glorieuse que l’ancienne : promesse qui ouvre une perspective messianique.
3° II, 10-19 : Les Israélites travaillant avec ardeur, le Prophète leur rappelle, en décembre 520, que, s’ils ont souffert, c’est qu’ils étaient souillés par leur négligence envers le Seigneur ; mais désormais, le pardon divin va se manifester par la bénédiction des travaux agricoles.
4° II, 20-23 : Dieu surtout adresse un oracle magnifique à Zorobabel, restaurateur du Temple. Aggée salue dans ce prince davidique le futur roi messianique, dont il est la figure. Cette annonce allait être à la même époque développée d’une manière exubérante par Zacharie.
Exprimé en termes qui reflètent un contexte historique très particulier, le règne messianique qu’annonce Aggée offre cependant des traits traditionnels : c’est un fils de David qui gouvernera toutes les nations ; les trésors du monde entier afflueront à Jérusalem, et la splendeur de son nouveau Temple fera oublier celui de Salomon.