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Ce livre raconte comment Ruth la Moabite est devenue l’épouse de Boaz, un homme considéré de la ville de Bethléem et l’ancêtre du roi David. On a prétendu que ce livre avait pour but de remettre en honneur la loi du lévirat (Deutéronome 25.5-10) et celle du rachat des terres (Lévitique 25.32 et suivants). Mais, dans ce cas, ces lois seraient sans doute expressément rappelées dans le cours du récit. Elles sont simplement supposées connues. Le livre n’a pas non plus pour but de donner une leçon morale particulière. Le verset 17 du dernier chapitre en fait comprendre le véritable but : c’était de ne pas laisser perdre le souvenir d’un fait touchant qui intéressait vivement la famille royale d’Israël. Indépendamment même de la promesse messianique dont la famille de David est devenue l’objet depuis la prophétie de Nathan (2 Samuel, chapitre7), tout Israélite devait prendre plaisir à ce trait plein de charme où se peignaient les vertus qui avaient fleuri chez les ancêtres du roi selon le cœur de Dieu. Nous n’avons pas besoin de chercher ailleurs que dans ces sentiments-là la raison pour laquelle un auteur inconnu a recueilli cette tradition et composé ces pages.

Mais cette tradition repose-t-elle sur un fond réel ? Y a-t-il, dans le temps des Juges, une place pour ce paisible épisode ? Les mœurs et la vie religieuse du peuple ne s’y montrent-ils pas sous un jour trop favorable pour une période si grossière et si profondément troublée ? Nous ne le pensons pas. Cette histoire s’est passée à l’écart des grands événements de l’époque et appartient à la sphère purement privée. Le livre des Juges montre lui-même que la piété n’était point morte en Israël et qu’alors déjà il existait dans son sein une élite qui n’avait pas fléchi les genoux devant Baal. Notre récit n’a rien de ce que réclame la formation d’une légende. On a cherché en vain quelque préoccupation morale ou politique sous l’empire de laquelle l’imagination israélite se serait mise en frais pour attribuer au grand roi israélite une ancêtre d’origine étrangère et de condition obscure.

Quant au moment où s’est passé le fait raconté, il ne faut pas vouloir le déterminer d’après la famine mentionnée 1.1. Car le manque des récoltes est fréquent en Palestine. On doit s’en tenir à ce qui ressort de la généalogie finale, qui place Ruth dans la troisième génération avant David, c’est-à-dire environ un siècle avant lui ; ce qui nous conduit aux premiers temps de la sacrificature d’Éli et au début des luttes d’Israël avec les Philistins.

La composition de notre livre appartient certainement à une époque beaucoup plus tardive. Si le but de l’ouvrage est celui que nous avons indiqué, il ne peut avoir été composé au plus tôt que vers ou après la fin du règne de David. Plusieurs critiques croient devoir descendre jusqu’à l’exil. Mais, à cette époque, on luttait péniblement contre les mariages avec les femmes étrangères, que ce livre semble consacrer et autoriser (comparez Esdras chapitre 9 ; Néhémie chapitre 13). On allègue le passage 4.7, qui suppose qu’au moment où le livre fut composé, la coutume ici mentionnée n’existait plus. Mais elle avait pu tomber en désuétude durant le siècle qui a précédé l’époque des Rois. On cite également un certain nombre de chaldaïsmes qui trahiraient une époque postérieure. Mais ils ne se trouvent nulle part dans le cours du récit provenant de l’auteur ; ils sont uniquement dans la bouche des interlocuteurs et peuvent avoir appartenu au langage populaire de l’époque. Le récit a sans doute été rédigé dans les premiers temps de la période des Rois, d’après le style, il n’est ni de l’auteur du livre des Juges, ni de celui des livres de Samuel.


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