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Le contenu de ce volume est bien connu: Ahashvérosh (Xerxès pour les Grecs, Assuérus pour les Latins), roi des Perses et des Mèdes, répudie la reine Vashti puis épouse la belle Èstér (Esther), que patronne son oncle Mordekhaï (Mardochée). Celui-ci découvre un complot dirigé contre le roi et le sauve. Mais le ministre Hamân, jaloux de Mordekhaï, essaie de perdre les Iehoudîm. Èstér intervient, dénonce Hamân et sauve son peuple. Mordekhaï prend la place de Hamân comme premier personnage après le roi. Les Iehoudîm se vengent de leurs ennemis.

Le récit est mené de main de maître, avec simplicité, par un auteur qui connaît le poids des mots et sait ménager ses effets. Depuis des siècles, il tient ses lecteurs en haleine, du premier jusqu’au dernier mot.

Traditionnellement, le récit avait été considéré comme rapportant des faits authentiques jusque dans les moindres détails. Il a fallu arriver au XVIIIe siècle pour que son caractère historique soit mis en question. Et il est vrai qu’Ahashvérosh a bien régné sur la Perse de 486 à 465. De surcroît, un texte découvert à Borsippa (Perse) parle d’un ministre nommé Mardouk ou Mordekhaï, justement à cette époque. De plus, l’auteur connaît parfaitement les coutumes perses et les lieux qu’il décrit. Mais, sur ce fond de vérité, les critiques découvrent de nombreuses difficultés chronologiques ou historiques. La femme de Xerxès, selon Hérodote, ne s’appelait ni Vashti ni Èstér, mais Amestris. L’étonnante promotion d’Èstér et de Mordekhaï semble bien improbable, dans le contexte de l’époque, comme aussi la découverte d’un complot. On souligne aussi le caractère naïf d’un récit fait avant tout pour émouvoir. Il s’agit donc probablement d’une composition libre, d’un récit d’imagination, écrit pour expliquer la célébration de la fête des Pourîm, qui a dû être à l’origine une sorte de carnaval comme beaucoup de peuples en célèbrent à la fin de l’hiver.

L’introduction du livre d’Èstér dans le canon de la Bible a donné lieu à controverse, notamment parce que le nom d’Elohîms n’y figure pas, sans doute aussi à cause de l’hostilité dont il témoigne à l’égard des nations. Une fois consacré, l’ouvrage est devenu parmi les Juifs l’un des plus populaires de la Bible. Un certain Lysimaque, fils d’un Ptolémée de Jérusalem, l’a traduit en grec, et son œuvre a été introduite en Égypte en 78 ou 77 avant l’ère chrétienne. Elle contient six passages qui ne se trouvent pas dans le texte hébreu actuel. On les trouvera plus loin (p. 1835). Il est probable que différentes versions, en hébreu, de l’histoire d’Èstér ont circulé avant la mise en forme définitive du texte. Dans la synagague de Doura-Europos, des représentations de scènes de la vie d’Èstér n’ont pas d’équivalents dans les textes que nous possédons de ce livre.


Introduction de la André Chouraqui

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