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Timothée était né à Lystres, en Lycaonie, d’un père païen et d’une mère juive, qui l’avait élevé dans la religion d’Israël et dans le culte des Écritures. La mère et le fils devinrent chrétiens, et saint Paul attacha Timothée à sa personne, au cours de son séjour à Lystres, pendant son second voyage missionnaire, après l’avoir circoncis pour faciliter son apostolat auprès des Juifs ; aucun principe n’était plus en cause dans cette pratique, depuis que l’assemblée de Jérusalem avait reconnu et promulgué l’abolition des observances mosaïques (Actes XV). L’apôtre témoigna toujours à son disciple une vive affection (I Corinthiens IV, 7 ; Philippiens II, 19-20) et fit de lui son compagnon habituel. Il lui confia diverses missions, à Corinthe (I Corinthiens IV, 17), en Macédoine (Actes XVII, 14 et XIX, 22 ; I Thessaloniciens III, 2-6) et à Éphèse. Timothée n’était pas avec saint Paul durant la captivité de Césarée, mais il le rejoignit à Rome (Philippiens II, 19). L’apôtre une fois libéré alla peut-être en Espagne (Ire épître de saint Clément V, 4-7 ; canon de Muratori) ; il évangélisa la Crète où il laissa Tite (Tite I, 5), séjourna quelque temps à Éphèse, puis se rendit en Macédoine, probablement à Philippes. C’est là qu’il écrivit la première épître à Timothée et l’épitre à Tite entre 64 et 66.
Timothée était resté à Éphèse, chargé par l’apôtre de gouverner momentanément l’Église de cette ville (1, 3). Paul lui envoie de Macédoine ses encouragements, le met en garde contre les erreurs qui se répandaient et lui donne des directives, dont on admirera la sagesse et l’opportunité, pour les membres de la hiérarchie et les diverses catégories de fidèles. (Voir la note commune aux trois épîtres pastorales.) On y étudie aussi la question de l’authenticité paulinienne, jadis très attaquée pour des motifs de critique interne.

ÉPÎTRES PASTORALES

Ce nom est communément donné aux lettres à Timothée et à Tite, à qui elles rappellent leurs obligations dans le gouvernement des Églises dont le soin leur est confié par saint Paul. L’authenticité de ces Épîtres a été très attaquée au XIXe siècle ; elles sont cependant aussi fermement attestées que les autres par la tradition ancienne. Les objections à l’authenticité paulinienne s’appuient uniquement sur la critique interne ; elles ne sauraient prévaloir contre l’unanimité de la tradition, ainsi que l’affirme très sagement un décret de la Commission Biblique en date du 12 juin 1913.

Saint Paul combat dans les Pastorales des erreurs assez mal définies. A la manière dont il en parle, il apparaît qu’elles constituaient moins des hérésies proprement dites qu’une tendance ou un état d’esprit. L’origine en était judéo-chrétienne ; il s’y mêlait aussi des éléments de provenance grecque. Les faux docteurs prônaient des pratiques magiques une ascèse douteuse proscrivant les aliments impurs et allant jusqu’à prohiber le mariage des interprétations allégoriques et symboliques de l’Écriture, compliquées à propos des patriarches d’interminables généalogies, dont le livre apocryphe des Jubilés peut donner une idée. Tout cela n’était bon qu’à engendrer des rêveries et des disputes, au détriment des vérités essentielles de l’Évangile et de la doctrine du salut par la foi en Jésus-Christ. A la base, un orgueil inconscient et l’idée fausse qui fait de la foi, moins l’acceptation d’une révélation divine, d’une tradition et d’un dépôt, qu’un objet de connaissance et un terrain de choix pour la curiosité intellectuelle et l’élaboration d’une prétendue science, supérieure à celle des simples fidèles.

Dans la prévision de sa fin prochaine, saint Paul se devait d’organiser les Églises et d’y établir une hiérarchie. Au-dessus des diacres, dont le rôle ne soulève pas de difficulté, les Pastorales mentionnent l’épiscope et les presbytres, appellations d’où dérivent celles d’évêque et de prêtres. On les rencontre déjà, mais synonymes et interchangeables dans Actes XX, 17, 28 ; Philippiens I, 1. Il en est peut-être de même ici : I Timothée, III, 12 ; V, 17 ; Tite I, 5, 7 ; la question demeure controversée. Quoi qu’il en soit, on ne peut pas assimiler l’épiscope des Pastorales à un évêque monarchique, comme ceux qui se rencontrent partout au second siècle. Le seul véritable évêque est encore l’apôtre ; Timothée et Tite eux-mêmes ne sont que des évêques délégués, des itinérants que saint Paul envoie temporairement tantôt dans une Église, tantôt dans une autre. Mais on voit déjà s’esquisser l’évolution qui, très naturellement, aboutira à l’établissement à poste fixe, dans chaque communauté chrétienne, d’un évêque unique chargé de la gouverner et possédant seul la plénitude du sacerdoce.

Introduction de la Amiot & Tamisier

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