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On ignore tout de ce prophète. Il n’est même pas sûr qu’il se soit appelé Malachie ; ce nom, qui signifie « envoyé du Seigneur », a pu être suggéré par III, 1. Son livre nous le montre comme un ardent patriote, une âme profondément religieuse, apte à trouver dans sa foi et dans le contact intime avec Dieu la réponse aux problèmes angoissants de son époque. Celle-ci était des plus tristes, comme le révèle l’ouvrage. L’enthousiasme qui avait accompagné l’achèvement du nouveau Temple avait été sans lendemain ; des calamités avaient ravagé le pays (III, 10-11), peut-être cette famine que signale Néhémias V, 2-3 ; la misère avait entraîné le découragement ; les fidèles eux-mêmes doutaient de la bonté divine et, devant le bonheur des impies, se demandaient où était la justice de Dieu (II, 17 ; III, 13-15).
A ce scepticisme pratique, Malachie oppose une réponse traditionnelle, mais qu’il sait mettre en rapport avec les circonstances présentes. Il proclame nettement que Dieu aime toujours son peuple (I, 2-5), le châtiment d’Édom vient de le prouver.
Que les bénédictions divines soient différées ou réduites, cela vient des infidélités de Juda ; Malachie en signale les principales. Il censure tout d’abord (I, 6 – II, 9) la tiédeur des prêtres, leur négligence à instruire le peuple de ses devoirs, leur insouciance du service divin : ce qui provoque l’irrégularité dans la présentation des sacrifices et des offrandes. Il ne faut pas accuser notre prophète de formalisme rituel : le culte ne vaut pour lui que comme l’expression de la religion intérieure. Puis il s’adresse à l’ensemble des Juifs (II, 10-16). Moins tolérant que Deutéronome XXIV, il leur reproche la plaie des divorces ; il blâme surtout les mariages avec des étrangères. L’insistance qu’il y apporte révèle le vrai sens de son attitude : il redoute avant tout que ces unions n’introduisent des sympathies pour les dieux des nations et n’affaiblissent la foi dans le Seigneur (cf. Néhémias VI, 17-19 ; XIII).
Outre ces abus criants, Malachie réagit aussi au passage contre les injustices sociales (III, 5 ; cf. Néhémias V, 1-13) et contre la négligence à payer les dîmes (III, 8-10 ; cf. Néhémias X, 38-40).
Ces préoccupations, d’inspiration deutéronomique, évoquent la promulgation solennelle de la Loi par Esdras, et la répression des même abus par Néhémias, en 445 et lors de sa seconde mission (cf. Introductions à Esdras et à Néhémias) ; mais l’absence de toute allusion à ces personnages et à leurs œuvre fait croire qu’ils n’étaient pas encore entrés en scène. On peut donc dire que Malachie leur a préparé la voie et que son ministère doit se situer quelques années avant leur intervention.
Après avoir signalé les abus, pour réconforter les fidèles tentés de doute ou de découragement, pour effrayer aussi les pécheurs, il annonce que la venue du Seigneur ne tardera pas (II, 17 – III, 24) ; mais auparavant, il enverra un messager qui lui préparera le chemin : on constate que s’accentue l’attente de ce mystérieux précurseur ; selon III, 22-24, ce serait le prophète Élie ; mais ces versets semblent bien une addition postérieure. Puis Dieu surviendra lui-même soudainement, et, sans aucune aide humaine, réalisera son œuvre de destruction et de purification.
Le passage peut-être le plus fameux de ce livre c’est l’annonce du sacrifice futur (I, 10-11) ; il ressort du texte que les sacrifices mosaïques vont être remplacés par un autre qui, présenté dans le monde entier, sera agréable à Dieu par sa pureté ; la nature de ce sacrifice futur n’est pas précisée, mais il est évident que le Prophète l’envisage pour l’avenir, après la disparition des sacrifices actuels, c’est-à-dire pour les temps où se réaliseront les promesses d’un salut messianique universel. La tradition chrétienne y a toujours vu le pressentiment de la Messe, du Sacrifice rédempteur par excellence, unique et universel, qui sera l’œuvre et la victoire du Christ.

Introduction de la Amiot & Tamisier

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