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L’apôtre saint Pierre ayant appris les peines et les persécutions que les fidèles répandus dans les provinces du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l’Asie et de la Bithynie, souffraient de la part des Gentils, se crut obligé de leur écrire pour les consoler et les fortifier dans la foi. Il paraît qu’il leur envoya cette lettre par Silas ou Silvain, et qu’il fut pressé par le départ précipité de ce disciple, puisqu’au v. 12 du chap. V, il s’excuse de la brièveté de sa lettre, dont lui-même fait le sommaire en ce peu de paroles ; Vous déclarant et vous protestant que la vraie grâce de Dieu est celle dans laquelle vous demeurez fermes. En effet, il en emploie la plus grande partie à établir la grandeur de la grâce de leur vocation, sur le choix que Dieu a fait d’eux, lorsque actuellement ils étaient ses ennemis ; sur le prix du sang de Jésus-Christ, par lequel ils ont été délivrés de l’esclavage du péché, et faits enfants de Dieu ; sur l’excellence des grâces du Saint-Esprit, sur la participation qu’ils ont aux promesses faites aux patriarches par l’assurance de jouir de la vie éternelle, dont la résurrection de Jésus-Christ leur est un gage très-assuré. En conséquence, il les exhorte à supporter patiemment les maux de la vie présente, à les regarder comme des moyens dont Dieu se sert pour les purifier et les associer aux souffrances de son Fils, et les rendre comme lui les cohéritiers de sa gloire ; il les invite à s’y préparer par une vie nouvelle, dont la sainteté et l’innocence puissent fermer la bouche aux calomnies des ennemis de leur foi ; et, pour y réussir, il leur prescrit des règles pour se conduire avec sagesse dans les différents états où ils se trouvent ; il leur ordonne à tous d’obéir avec respect à toutes les puissances que Dieu a établies sur eux ; aux serviteurs, de servir fidèlement leurs maîtres ; aux femmes, d’être soumises à leurs maris, de s’abstenir d’ornements d’or ; et à tous généralement de s’entr’aimer les uns les autres, de souffrir avec soumission les afflictions et les persécutions ; aux pasteurs, de se conduire avec un entier désintéressement, et de gouverner leur troupeau avec charité et avec douceur, etc. Tout ceci est traité avec la majesté et la gravité qui conviennent à la prééminence de la dignité de cet apôtre ; le style en est serré, précis ; on y voit un zèle et une véhémence tout apostoliques ; mais il y a quelques hébraïsmes, qui en rendent certains endroits obscurs et difficiles à bien entendre.

La plus commune opinion soutient que cette lettre est écrite de Rome, la dixième année après la mort de Jésus-Christ, la quarante-troisième année de l’ère vulgaire, avant le départ de saint Marc. Ce sentiment est appuyé sur ce que l’apôtre dit, chap. V, v. 13 : L’Église qui est dans Babylone, et qui est élue comme vous, et mon Fils Marc vous saluent ; or, sous ce nom, on prétend que saint Pierre a voulu, ainsi que l’apôtre saint Jean, dans son Apocalypse, chap. XVII, v. 18, désigner la ville de Rome, où Eusèbe assure que saint Pierre alla prêcher l’Évangile, sous l’empire de Claude, et d’où il écrivit cette lettre (voyez lib. II, cap. XIII et XIV) ; et c’est à ce voyage qu’on applique ce qui est dit dans les Actes, chap. XII, v. 17, qu’après que saint Pierre fut sorti de la prison où Hérode l’avait fait mettre, il partit pour s’en aller en un autre lieu ; ce qui convient assez au nom de chrétien, dont se sert ici saint Pierre, chap. IV, v. 16, qui a commencé d’être en usage pour la première fois à Antioche, l’an 41 de l’ère vulgaire (voyez Actes, XI, 26), environ neuf ans après la mort de Jésus-Christ ; mais, comme le même apôtre, dans sa seconde lettre, chap. III, v. 1, dit que c’est la seconde lettre qu’il écrit à ces peuples, et qu’il est évident que cette dernière lettre fut écrite dans son dernier voyage de Rome, l’an 66 de l’ère vulgaire, trente-trois ans après la mort de Jésus-Christ, peu de temps avant son martyre (voyez Épître II, chap. I, v. 14 et 15) ; plusieurs ont douté si cette première lettre n’a pas été écrite de Rome, peu de temps avant sa seconde, n’y ayant pas d’apparence que cet apôtre leur eût cité une lettre écrite plus de vingt ans auparavant. D’autres prétendent que saint Pierre a écrit sa première lettre de Babylone, métropole de la Syrie, ou de Babylone dans l’Égypte, ne pouvant concevoir quelle avait été la raison pour laquelle cet apôtre aurait caché aux nouveaux chrétiens, auxquels il écrit, le lieu de sa demeure, ni pourquoi il l’aurait qualifié d’un nom odieux ; d’autant plus que tout ce que l’on allègue ci-dessus des Actes, chap. XII, v. 17, et du nom de chrétien, dont il se sert dans cette Épître, chap. IV, v. 16, ne détruit point l’idée naturelle, que l’on peut avoir, qu’elle est en effet écrite de Babylone. Mais la même difficulté qu’on a proposée sur le sentiment commun, que cette Épître fit écrite en l’an 43 de l’ère vulgaire, subsiste toujours ; car, qu’elle soit écrite de Rome, ou de Babylone, c’est toujours dans la même année ou environ ; et ainsi cette époque ne peut point convenir avec ce que l’apôtre dit dans sa seconde lettre, chap. III, v. 1. Cette lettre a été reçue généralement de toutes les Églises chrétiennes, et l’on n’a jamais douté qu’elle ne fût véritablement l’ouvrage de saint Pierre (voyez Origène rapporté par Eusèbe, lib. III, cap. III, et lib. VI, cap. XVI). Elle est citée par Tertullien, lib. Scorp., sous ce nom : Petrus ad Ponticos ; par saint Clément d’Alexandrie, Strom., lib. I, et Pœdag., lib. II, cap. VI ; par saint Irénée, advers. Hœres., lib. IV, cap. XXXVII ; et par tous les Pères qui les ont suivis, et dans tous les catalogues dressés par les conciles de Laodicée, de Carthage, et de Rome, etc.


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