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Ce prophète, de race sacerdotale, unit ses efforts à ceux d’Aggée pour déterminer la reprise des travaux du Temple (cf. Introduction à Aggée) ; mais sa prédication visait encore et davantage à la réforme morale des Juifs, parmi lesquels s’introduisaient des désordres. Son ouvrage se divise en deux parties sensiblement différentes :
1° I – VIII. En manière d’introduction, on trouve un appel à la conversion (I, 1-6), qui est daté d’octobre-novembre 520. Suivent (I, 7 – VI) huit visions nocturnes, dont fut favorisé le Prophète en février 519. C’est dans un style assez apocalyptique qu’il en fait la description impressionnante. Les pécheurs encourent un terrible châtiment, et sont donc invités au repentir, car les temps viennent où va se réaliser le royaume messianique ; le jugement de Dieu s’exécutera contre les nations païennes, et beaucoup se convertiront et rejoindront à Jérusalem les dispersés d’Israël. Dans le nouvel Israël, il y aura une sainteté parfaite, et sa prospérité sera assurée par le gouvernement de Josué et de Zorobabel, qui représentent le sacerdoce et la royauté.
Ces visions s’achèvent par une action symbolique qui les illustre (VI, 9-15) et les précise : c’est une sorte d’intronisation messianique ; Zorobabel reçoit une couronne d’or, qui figure la dignité royale et messianique : par là se trouve développé le dernier oracle d’Aggée II, 20-23 ; Zorobabel est l’héritier des promesses messianiques et symbolise celui qui sera par excellence le Messie.
Les chapitres VII – VIII rapportent la réponse de Zacharie à une question qu’on lui posait sur des jeûnes traditionnels. Ce qui importe davantage, dit-il, c’est de pratiquer la justice et la miséricorde, condition des bénédictions futures. Dieu en effet revient habiter au milieu de Jérusalem (dans ce Temple qui s’élève) ; c’est là que se grouperont Israël et les nations, pour y trouver le Seigneur et goûter le bonheur messianique ; aussi les jeûnes se transformeront-ils en allégresse et joie.
2° IX – XIV. Cette deuxième partie diffère notablement de la précédente, d’abord par la forme littéraire : au lieu de morceaux datés, généralement en prose et de facture originale, on a des oracles poétiques, anonymes et non datés, qui reproduisent très souvent, au moins quant à l’idée, des écrits antérieurs, surtout Osée, Isaïe, Jérémie et Ézéchiel ; d’autre part, il n’y a entre les divers oracles qu’un lien assez lâche. Mais ils révèlent aussi un milieu historique nouveau : Josué et Zorobabel n’y sont plus nommés ; le Temple est reconstruit (IX, 8), mais non point les murs (XII, 8 ; XIV, 10-11) ; ces derniers versets parlent même d’insécurité et d’anathème ; le peuple connaît de vives inquiétudes et son état moral laisse à désirer. Tout cela fait penser aux années qui précédèrent l’arrivée d’Esdras, et plus spécialement aux dénonciations tendancieuses qu’adressèrent les Samaritains à Artaxerxès Ier (485-465) : cf. note sur Esdras IV, 6. Il semble donc que cette deuxième partie du livre ait été écrite à cette époque, vers 480.
Elle est presque entièrement messianique. Elle paraît se référer au Serviteur de Yahweh de la deuxième partie du livre d’Isaïe : Israël sera frappé et épuré ; mais son Pasteur sera méconnu et mis à mort (XI, 4-14 ; XIII, 7-9) ; c’est alors que jaillira une source miraculeuse qui purifiera de toute souillure (XIII, 1-6) ; le Messie triomphera des nations, mais restera humble et modeste (IX, 9) ; ce sera la fin de l’idolâtrie et du prophétisme devenu inutile ; et le Messie sera vraiment le Prince de la paix. Toutefois (XIV), il y aura une grande guerre à soutenir contre les nations liguées : Dieu en triomphera, et régnera à jamais sur la terre entière ; le pays d’Israël connaîtra une prospérité merveilleuse et tout y sera saint. Si, dans l’ensemble, le Prophète considère les nations comme vouées à la destruction, il faut noter cependant deux traits nettement universalistes (IX, 6-7 et XIV, 16-21) qui évoquent Isaie.

Introduction de la Amiot & Tamisier

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